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En Nouvelle-Calédonie : l’absence d’horizon, après des semaines de crise et onze morts

Après seize semaines d’insurrection indépendantiste qui ont conduit à la mort violente de onze personnes et à l’effondrement de l’économie, la Nouvelle-Calédonie et ses 270 000 habitants plongent dans une crise sociale majeure. « Le pire est à venir », a averti, mercredi 28 août, la représentante du patronat calédonien, Mimsy Daly, à l’occasion de l’université d’été du Medef, à Paris. « Toutes les aides publiques sont coupées. Le domaine de la santé est en faillite et les aides sociales s’arrêtent les unes après les autres. C’est une urgence sociale, pas uniquement économique », a-t-elle précisé, lundi, sur Franceinfo.
Le Congrès de Nouvelle-Calédonie a adopté mercredi une résolution lancée par le parti non indépendantiste modéré Calédonie ensemble, qui évalue les besoins de reconstruction à financer par l’Etat à 500 milliards de francs Pacifique (4,2 milliards d’euros) sur cinq ans, et réclame la création d’un comité interministériel à Paris pour gérer la crise. « Nous sommes dans une impasse politique locale doublée d’une impasse nationale faute de majorité et de gouvernement à Paris, et cela en plein chaos économique et social. Le sujet, c’est d’éviter les émeutes de la faim à la fin de 2024 », affirme Philippe Gomès, responsable de Calédonie ensemble, selon qui la moitié des salariés calédoniens seraient aujourd’hui menacés de chômage partiel.
A Nouméa, le gouvernement collégial présidé par Louis Mapou a vécu comme un coup de tonnerre mercredi la démission d’un de ses membres, Vaimu’a Muliava, chargé notamment de la fonction publique et de l’urbanisme. Jeudi 29 août s’ouvre pourtant une consultation politique et citoyenne d’un mois sur le plan de « sauvegarde, refondation et reconstruction » du même gouvernement, qui promet ni plus ni moins de changer de modèle économique et social.
« C’est d’abord la survie, a expliqué Yannick Slamet, chargé du budget et des comptes sociaux, lundi, sur NC La Première. L’urgence absolue, c’est l’extrême nécessité. » Il faut aussi, selon lui, « pouvoir terminer l’exercice 2024 pour l’ensemble des institutions ». Si les échanges sont constants avec Paris sur la gestion financière de la crise, les interlocuteurs manquent, souligne-t-on à Nouméa, et la gravité de la situation exige qu’un nouveau gouvernement succède aux ministres démissionnaires pour piloter le dossier. Le territoire se sent abandonné et en appelle à la solidarité nationale.
« Nous sommes conscients que les Calédoniens ont le sentiment d’être abandonnés. Mais le dossier est extrêmement suivi par Bruno Le Maire », plaide-t-on au ministère de l’économie et des finances. Quatre fonctionnaires se relaient à Nouméa, tandis qu’une chargée de mission, nommée au cabinet du ministre démissionnaire, réunit par visioconférence les fédérations professionnelles chaque semaine. M. Le Maire doit lui-même tenir une nouvelle réunion à distance en fin de semaine.
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